5ème épisode
Pierre Josserand : "Val Thorens est une singulière épopée créative"
Pour cette fin de (belle !) saison, nous vous proposons un épisode un peu spécial : nous revenons aux sources avec l’un des derniers pionnier-créateur-bâtisseur de ces très grandes stations de ski dont la France a le secret (notamment en Tarentaise) et qui sont des fleurons mondiaux du tourisme de sport d’hiver : Pierre Josserand. Il est l’un des principaux créateurs de la station de Val Thorens aujourd’hui encore président de la SETAM. Il a publié cette automne un livre de souvenirs sur la période de la création de la station : Val Thorens 1969-1970-1971, une vision, un combat (Editions Inverse), une vision, un combat. Nous en parcourons les meilleures pages.
Pierre Josserand a également eu la chance de travailler avec cet investisseur visionnaire et démesurés qui était Pierre Schnebelen, un Bernard Tapie de l’époque pour résumer, et son témoignage est absolument passionnant. Le mot de combat dans le titre n’est pas exagéré ! Même si l’auteur lui préfère l’expression de « singulière épopée créative ».
Pierre Josserand n’est pas physiquement devant micro, j’aurais aimé mais il n’est pas amateur de l’exercice. Nous l’écoutons à travers son texte qu’il nous a gentiment autorisé à citer pour le podcast.
Pourquoi c’est intéressant de revenir cinquante ans arrière ? Parce que beaucoup de choses se sont jouées à ce moment-là. Bien connaître l’histoire nous permet de mieux comprendre le présent (cette lapalissade a gagné le prix international du cliché en 2020 et 2021). Les tensions et les faiblesses actuelles du modèle économique de nos stations de ski sont l’héritage de leurs débuts, il est donc passionnant de se replonger dans cette époque pour comprendre quelles conditions, par qui, avec quelle méthode et quels objectifs les stations de ski ont été sortis littéralement de terre en haute-altitude.
Le premier extrait du livre brosse la situation à la toute fin des années 60, c’est-à-dire les dernières années du plan Neige, cette décennie de construction des stations de ski facilitée par l’État, en mode de fonctionnement d’ailleurs unique au monde. Tout d’abord, l’un des personnages-clés de l’époque : Maurice Michaud.
Second extrait. Chargé par Pierre Schnebelen (patron de la SEFCO) de créer la station de Val Thorens en 1969, le jeune ingénieur des arts&métiers qu’est Pierre Josserand, est bien démuni face à l’ampleur de la tâche. Il découvre aussi les enjeux politiques du projet, notamment impliquant Joseph Fontanet, plusieurs fois ministre et alors maire de la vallée des Belleville, commune où devait se situer Val Thorens et où avait déjà été construite, 5 ans plus tôt, la station des Menuires… qui connaissait des difficultés financières.
Troisième extrait. Le parc de la Vanoise justement, va peser lourd dans la négociation. Il était situé en grande partie sur la commune de Modane dont le maire voulait sa station : Val Chavière. Compliqué ? L’hiver 1970 va en rajouter une couche… une couche de neige.
Quatrième et dernier extrait : le projet de Val Thorens semble donc menacé et doit s’adapter à ce nouveau contexte.
La suite de cette « singulière épopée créative » fait partie de l’histoire. Instinct et opiniâtreté politiques, choix techniques judicieux, paris osés (téléphérique de la Cime Caron), courage et inventivité des habitants et commerçants pendant les premières années permettront à Val Thorens de devenir ce qu’elle est aujourd’hui : l’une des stations les plus prestigieuses du monde. Elle n’est pourtant pas étanche aux problématiques que nous évoquons dans ce podcast sur l’avenir des stations de ski et du modèle économique des territoires. Nous aurons l’occasion d’y revenir.